GOSSIPIUM 3.0
Propos
Gossipium 3.0 est la matrice, le point de départ de la Série Gossipium. Elle naît d’observations microscopiques des pollens des fleurs de coton dont elles portent le nom.
Gossipium 3.0 est la principale oeuvre profondément ancrée/encrée dans la chair, dans la carne des fibres comme celle de ses formes puisque sa matrice est conçue à base de teintures végétales sur fibres de coton brutes.
La poïetique de sa matrice incarne l’ADN imagé du végétal qui expérimente et mets en culture la chair de la couleur organique, pulpe eidétique, cellulaire ou incarnation de l’ADN de la fibre textile.
Actuellement, Il existe 3 Gossipium dont les modules colonisent les espaces qu’ils habitent. Gossipium 3.0 est la mise en culture qui va proliférer vers Gossipium 4.0 et 5.0
Hybridation textile, teinture végétale, crochet, bas, Installation, dimensions variables, France, 2019.
GOSSIPIUM 4.0
Propos
GOSSIPIUM 4.0 exposition confinée dans la Tinbox durant la crise sanitaire Covid19. Qualifié d’œuvre d’anticipation GOSSIPIUM 4.0, par ses similitudes avec le virus, Gossipium 4.0 continue de proliférer.
Hybridation textile, teinture végétale, crochet, bas, Installation, dimensions variables, France, 2020.
GOSSIPIUM 5.0
GOSSIPIUM 3.0 et 4.0, Hybridation textile, France, 2019-2020.
Présence Golem ou Etre « variant », Technique mixte, textile et objets du quotidien, France, 2021.
Série Rencontre graphique avec GOSSIPIUM 4.0 , Tapis de verre, 21 dessins, sur papier aquarelle, mine graphite, hybridation chromatique et galaxie filaire, dimensions variables 21×29,7 cm et 30x40 cm, France, 2020-21.
Autoportrait Impudique, Hybridation numérique Hybridation textile, (Crosnes) et Portrait d’enfance, Impression directe sous verre acrylique,
France, 2015.
Propos
Ema Eygreteau explore les eco-systèmes à l’échelle microscopique et macroscopique. Son travail relie l’infiniment grand à l’infiniment petit, le visible à l’imperceptible, la surface à l’intérieur, pour créer des mondes en devenir et en évolution constante qui se jouent des échelles. Microbiote cutané, épiderme, imagerie scientifique de végétaux ou de cellules humaines sont ses sources d’inspiration. Peut-être que ce qui l’intéresse est la souche, ce par quoi tout commence, se développe, grossit ou grandit. Elle cultive son œuvre, comme une scientifique cultiverait une cellule en laboratoire avec la même rigueur auxquelles se mêlent l’instinct et l’intelligence de la main. De là, adviennent de nouveaux agencements. Elle aime à manipuler une multiplicité de matériaux. Ses mains la guide, depuis le fils d’une pelote de laine à la mine d’un crayon, en passant par la photographie ou la transformation de collants – cette seconde peau – en créations hybrides. Textiles, dessins ou photomontages sont ses médiums de prédilection pour des installations colonisatrices qui lui permettent de s’exprimer à travers différents gestes : tisser, coudre, dessiner, assembler, composer. Entre le beau et le …
monstrueux, son œuvre attirante et colorée comme un végétal pourrait l’être, peut aussi être inquiétante et repoussante en nous rappelant nos intérieurs de chairs, nos humeurs et nos fluides. Les sculptures textiles « Crosnes » et « Gossipium », sont les pièces centrales de sa recherche à la fois tumorales, bénignes et malignes, constructrices et destructrices. Elles relatent les maux du corps et sont également propice à l’écriture de nouveaux récits plus salvateurs, entre réalité et fiction. La plongée dans le moléculaire charnel ou végétal, nous invite à prendre conscience de notre condition primaire, de notre état d’être terrestre, physique et psychique, en interconnexion permanente à notre terrain d’existence. Devenir-corps, c’est devenir-monde, c’est devenir-galaxie : « Chaque multiplicité est symbiotique, et réunit dans son devenir des animaux, des végétaux, des micro-organismes, des particules folles, toute une galaxie. »*
NADIA RUSSELL KISSOON
* Gilles Deleuze et Felix Guattari, « Capitalisme et schizophrénie 2, Mille plateaux », chapitre « Devenir-intense, devenir-animal, devenir-imperceptible », page 312, Les éditions de minuit, 1980.